C'est toujours un plaisir de recevoir des photos de membres de notre famille dans notre boîte mail. Nous avons eu la chance de recevoir ce court article de Jemma Scott sur Ayok Canggu, une Balinaise locale.




Texte et images de Jemma Scott / @thesalty.dreamers
I Gede Eka Wira Dharma, plus communément (et commodément) appelé Ayok, est l'un des meilleurs longboardeurs de Canggu. Son style décontracté et assuré, ainsi que sa finesse assurée, sont absolument fascinants à observer lorsqu'il danse sur les vagues de la plage de Batu Balong. Ayant grandi dans le petit village de Canggu, il a été témoin de l'essor de la culture surf indonésienne et fait partie d'une génération pour qui la pêche n'est plus la principale source de revenus de sa famille. Voici un aperçu de son histoire.
// Le surf vous a tant apporté. Comment ce sport et la famille Deus ont-ils contribué à façonner votre vie aujourd'hui ?
Pour moi, le surf, c'est quelque chose qui vient de l'âme. C'est un rituel quotidien que je poursuivrai toute ma vie. Peu importe ce que les gens pensent de ce sport ou de moi en général ; le surf, c'est purement du rythme et de la passion. DEUS, ces gars sont vraiment géniaux. Ils sont ma deuxième famille. Ils sont plus qu'une simple marque ; le sentiment que je ressens en rencontrant ces gens formidables est incroyable. Ce qui compte, c'est toujours ceux qui ont été là pour moi et la façon dont ils m'ont traité tout au long de mon parcours ; je ne peux pas exprimer à quel point j'ai de l'amour pour eux !
// Quand vous étiez enfant, votre ville natale de Canggu n'était qu'un petit village de pêcheurs avec une immense et magnifique ligne de pêche déserte. Comment le surf et le tourisme ont-ils changé la donne ?
Canggu était l'un des meilleurs spots il y a quelque temps, et ça me manque terriblement. Il n'y avait pas plus de six personnes à l'eau à la fois, je suppose ; vous imaginez comme ce serait merveilleux ! On a commencé à tout gâcher après que les gens ont commencé à parler de Canggu et de ses merveilles. Il y avait tellement de monde dans l'eau, toutes les vagues étaient prises – mais pas forcément surfées ! Il n'y avait pas de règles, et il y avait des fous partout. C'est génial pour le commerce local ; les locations de planches, les restaurants et les petits warungs sur la plage attirent beaucoup de clients. Cependant, les visiteurs devraient être curieux de savoir qui ils sont et comment ils sont ; apprenez à connaître les habitants. Si vous faites preuve de gentillesse, vous recevrez quelque chose de bien en retour.
// Pouvez-vous me parler des origines des filets à homards sur les longboards ?
Avant d'emmener les gens surfer, on pêchait des homards pour payer nos frais de scolarité et aussi pour notre arak (une boisson alcoolisée semblable au rhum, à base de riz et de mélasse). Le homard est délicieux. Avant, c'était un trésor. Quand on va surfer, on sort le filet au coucher du soleil et on le relève le lendemain matin, pleins d'espoir de pêche. Avec le recul, ces moments me manquent.
// Avec la commercialisation et le capitalisme de Bali, quel est, selon vous, le meilleur moyen d'empêcher Canggu de ressembler à Seminyak ou Kuta ? Existe-t-il un moyen ?
Canggu est toujours la petite et charmante ville que je connais. C'est là que je suis né et que j'ai grandi ; mon terrain de jeu rempli de beaux souvenirs. Ce serait vraiment dommage que le capitalisme et les riches la gaspillent comme Kuta et d'autres endroits à Bali. Les gens viennent ici pour sa petite ville tranquille. Nous devons filtrer les nouveaux arrivants et les protéger des grands projets de développement et de croissance de ce type. Il est bien plus judicieux de promouvoir les petites entreprises locales que les hôtels de luxe. Tout le monde a besoin de gagner de l'argent, mais il ne faut pas se laisser emporter par l'appât du gain. J'aimerais pouvoir m'installer à Canggu pour toujours, sans risque.
// Enseigner le surf est un métier très gratifiant, et surtout très amusant. À quoi ressemble une journée dans la vie d'Ayok ?
C'est un job de rêve, haha. Un style de vie incroyable, des loisirs et plein de filles… Hahaha, non, non, ne t'inquiète pas, ma copine est là avec moi. Je donne généralement deux ou trois cours de deux heures par jour, sinon je surfe ou je retourne travailler chez ma famille d'accueil. J'adore ça en ce moment. Je fais juste de mon mieux !
// Une vague de rêve vers laquelle vous aimeriez voyager ?
Noosa.
Texte et images de Jemma Scott / @thesalty.dreamers



